Coco fantôme

Compte-rendu d'une soirée qui n'a jamais eu lieu.

Un midi d'été, L et M commencent à rêver. Elles imaginent un Coco différent, collaboratif, où chacun·e co-construirait la soirée, proposerait un atelier, de la musique, cuisinerait quelque chose, créerait un décor... L'idée d'un support émotionnel, évoquée lors d'une précédente réjouissance, est reprise. Cette édition là déborderait du cadre qu'avaient posé les autres : au programme 20 participantx, un samedi soir, une nuit et un dimanche matin. Le fil rouge : Connecting through senses and desire. Tout un programme.

Petit à petit, les détails se dessinent, sous la forme d'un document en ligne modifiable par toustes, qui précisent aussi bien leurs allergies que leurs éventuels retards ou leurs projets d'activités ! Certain·e·s repartiront dans la nuit, d'autres proposeront un atelier de jonglage ou une méditation le dimanche matin. La soirée se construira autour d'un atelier d'exploration sensorielle de l'autre, guidé par L et M, qui lancera le mouvement d'une Jam où se mêleront les massages de F, la peinture corporelle de B et M, la "manufacture des fantasmes" de V...

Du côté des jameureuses, on a plein de nouvelles têtes, un enthousiasme fou d'humain·e·s créatives ! On sent que l'aventure a déjà commencé, bien avant la soirée, on est prêt·e·s à jouer, à inventer toustes ensembles. Parmi les personnes qui viendront pour la première fois, certaines ont entendu parler du projet il y a longtemps, sans se sentir prêtes... et là, elles ont l'élan de franchir le cap. On échange avec toustes sur leurs propositions, on sent que ça prend forme, une forme souple, prête à accueillir les fluctuations qu'entraîne le réel. M, puis B évoquent chacune de leur côté une envie de mettre en place un atelier de peinture corporelle... Elles ne se connaissent pas encore, mais on les met en contact, c'est fou de voir comme leurs projets convergent !

Et puis...

La vie et ses surprises se rappellent à nous sous diverses formes. Un "cas avéré", des "cas contacts", le fléau de 2020 n'épargnera pas cette édition comme il a épargné la deuxième réunion Coco. On aurait pu maintenir, avec quelques participantx en moins, mais le hasard sera tout particulièrement acharné envers l'une d'entre nous, des soucis personnels et familiaux s'ajoutant aux affres de la pandémie.

C'est trop.

On annule.

Cette édition gardera son goût de frustration et de défi organisationnel, d'inachevé et de possible.

M.