Collectiveness, c'est de l'art social

Un projet fou ? En tout cas engagé. Collaboratif. Artistique. Vivant.

Collectiveness est infusée d'intentions qui dépassent la simple idée d'une réunion orgiaque entre ami.e.s. Le projet n'a pas pour but de combler des désirs récréatifs individuels (même s'il me semble que c'est une raison absolument valable pour les êtres humains de se réunir). En fait, derrière ce nom, il y a une volonté profondément politique.

Une volonté d'agir sur un monde dont les relations humaines sont malades, ont besoin d'être pansées et repensées. Collectiveness, c'est une graine dans un jardin où beaucoup de fleurs sont fanées. Mais on y croit encore. On ressaie. Autrement. Utopiquement ? Très certainement. On ne s'excuse plus, ici, d'être utopistes. Convaincus que ce sont de ces humains-là dont demain a besoin.

Alors voilà, l'objectif est le suivant : rallumer les étoiles. Pour ce faire, on a besoin d'humains qui crave for more intimacy dans leurs relations. Qui sentent dans leur corps la nécessité d'aller à la rencontre de l'autre par le toucher, le regard, par l'odorat. Des êtres qui ont compris que l'image ne suffisait pas. Que derrière elle, c'est tout un pan de réalité qui secrètement, subsiste. Des êtres qui ont très envie de toucher le précieux à l'intérieur de soi et d'autrui. Pour qui le script binaro-hétéro-pénétratif est boring à mourir. Pour qui les sensuello-sexualités alternatives sont une bouffée d'air frais (comme si le terme sensuello-sexualité n'était pas déjà assez alternatif en soi et qu'il fallait lui rajouter cet adjectif).

Collectiveness est plus qu'un projet, c'est une entité-parent qui regroupe en son sein des êtres-artistes. Des artistes du social. L'agir de ces participant.e.s bien particulières est performatif, ou plus simplement, on pourrait dire : leurs actions sont magiques. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que participer à l'entité Collectiveness a un effet sur la réalité. Ça veut dire que participer à une Jam modifie déjà un tout petit peu l'environnement socio-mondial. Rassembler dans un même lieu des personnes qui, dans une intention collectivement partagée, interagissent ensemble, n'est pas anodin. C'est du moins le postulat (un peu fou) du projet. Ce que Coco me chuchote c'est que le monde, pour se renouveler, a besoin qu'on lui raconte de nouvelles histoires. Alors racontons-lui celle-ci : plusieurs êtres partageant des intentions communes, un imaginaire fait de représentations similaires, produisent une force sociale que l'on se propose ici de nommer égrégore. Un égrégore est une famille, un champ lexical de contenus, d'idées collectivement partagés. Plus les êtres humains investissent les éléments de l'égrégore en les faisant leurs, plus il grandit. Et plus il prend de la place, plus il est à la portée d'un grand nombre, même à l'autre bout du globe, car un égrégore agit partout.

Quels sont les éléments clés au cœur de l'égrégore Collectiveness ?

Bienveillance. Ouverture émotionnelle. Communication authentique. Amour inconditionnel. Art. Expérimentalisme. Harmonie / chaos / chaos harmonieux. Jeux. Solo, duo, trio et plus. Rires et pleurs. Sensuello-sexualité. Respect. Consentement enthousiaste. Queerness. Féminisme.

Lorsque je tends l'oreille, je l'entends encore me chuchoter :

Nous sommes le monde. 
A la fois le tout comme ses plus petites parties.
Êtres polymorphes.
Nous sommes normes et dissidences.
Surtout dissidences.
Nous n'avons pas peur d'essayer.

Nous n'avons pas peur de nous tromper.

Nous décidons de ne pas avoir peur d'aimer.
Et d'en donner mille exemples.

L.